Over 10 years we helping companies reach their financial and branding goals. Onum is a values-driven SEO agency dedicated.

CONTACTS
Témoignages Actualités

Témoignage d’Alexandra : l’observation (retour d’expérience du Parcours de Certification)

 Retour d’expérience : l’observation

J’ai décidé de réfléchir à l’organisation de l’observation dans ma classe cette année et j’ai eu la chance de suivre un atelier sur l’année avec Chloé Lamoureux sur ce thème et d’être coachée par Christelle Papin dans le cadre du parcours et de la certification de Public Montessori.

« La qualité fondamentale pour le parent ou l’éducateur est de savoir observer » Maria Montessori

Je lis, j’entends, je vois, je sais(!) depuis quelques temps que l’observation des enfants est importante surtout au sein de la pédagogie Montessori. En fin d’année scolaire dernière, j’ai commencé à me demander pourquoi je n’arrivais pas à la mettre en place. 

J’ai bien sûr identifié un manque de temps mais je me suis immédiatement dit que si je le voulais vraiment, je le trouverai ce temps. J’ai alors cherché une autre raison… et j’en ai identifié deux autres : 

– je n’avais pas vraiment cherché pourquoi cette observation est importante et donc elle avait peu de sens 

– je ne savais pas par où commencer ! J’ai donc décidé de m’atteler à répondre à ces deux questions.

 1/ Que peut m’apporter l’observation?

A cette question, j’imagine que les réponses peuvent être très différentes selon les individus. Voici ce qui est le plus important pour moi :

l’observation va me permettre d’identifier ce qui doit être retravaillé dans la gestion d’ambiance (activités préliminaires à revoir avec certains enfants, leçons de grâce et courtoisies à mettre en place avec le groupe classe, rappel d’une règle de classe de manière indirecte avec un enfant…)

elle va m’aider à être plus objective sur les enfants qui semblent errer (sont-ils en observation, errent-ils sans but ou cherchent-ils une activité, sont-ils en recherche de binôme pour travailler?…)

elle peut m’aider à découvrir un centre d’intérêt, un désir d’utiliser un matériel encore non présenté et ainsi adapter le matériel à un centre d’intérêt pour un enfant ou prévoir de futures présentations

elles m’aident à me concentrer sur des compétences peu visibles comme la concentration, l’ordre, la mémoire de travail etc…

– je me suis aussi rendue compte que ces observations sont formidables pour outiller mes propos lors des rendez-vous parents. Elles me permettent de concrétiser mes paroles par des situations vécues par l’enfant et d’être toujours plus précise dans la connaissance du développement de celui-ci. Je peux ainsi définir un nouveau pallier d’apprentissage et orienter les parents pour qu’ils puissent aider leur enfant à atteindre ce but à la maison en parallèle.

2/Comment commencer?

« De toute évidence, ceux qui observent les enfants ne doivent pas les déranger, car le but de l’observation est de voir ce que les enfants font indépendamment de notre présence. L’observateur doit rester absolument silencieux et immobile. »

En prenant en compte cette remarque de Maria Montessori, je me suis dit qu’il était important d’expliquer aux enfants ce que j’allais faire et de mettre en place un rituel.

J’ai alors décidé de créer un exercice de grâce et courtoisie qui me permettrait de poser les bases de l’observation. J’ai expliqué aux élèves que moi aussi j’avais besoin de les observer pour les aider à progresser, pour leur présenter des activités qu’ils aiment. Le but de ma saynète est de leur permettre de dégager 2 règles importantes :

je deviens invisible dès que je suis installée sur ma chaise (que je prends soin de déplier et de poser toujours au même endroit dans la classe)

mon observation dure tout le temps du sablier. Nous avons dégagé ces 2 règles ensemble, lorsque j’ai fini de mettre cela en scène. Nous avons enfin cherché ensemble quels moyens ils ont pour obtenir de l’aide puisque moi je deviens invisible : demander à l’ATSEM, à un autre enfant, résoudre son problème seul.

Une fois des bases établies, avec un petit temps de mise en place, les enfants ont intégré cette habitude et vaquent à leurs occupations (même si certains sont toujours collés à mon sablier pour le regarder couler alors qu’il y en a d’autres dans le « coin émotions » de la classe!).

En ce qui concerne le sens que j’ai donné à mes premières observations, il a été totalement indirect.

Une affirmation de Chloé Lamoureux a vraiment fait sens pour moi :         « Lorsque la maîtresse est en observation, les élèves apprennent et gagnent en AUTONOMIE ».

Je me suis alors motivée en me disant que c’est de cette manière que je travaille l’autonomie de chacun en individuel mais en même temps celle du collectif.

Je me suis alors fixée un petit objectif : 5 min d’observation 2 fois/semaine. J’ai augmenté le temps petit à petit . Je suis aujourd’hui sur des observations de 15 min environ.

Cependant, je n’arrive toujours pas à installer cette habitude. Je travaille maintenant sur la régularité.

3) Quelle organisation?

Grâce au groupe de travail avec Chloé Lamoureux, chacun a créé une grille d’observation en identifiant des items importants pour nous et en définissant tout ce qui entre dans cet item.

J’ai, par exemple, choisi l’item du mouvement et j’ai choisi d’y noter : la posture et la position de l’enfant, la coordination de ses gestes, la tenue de l’outil, le positionnement du corps pendant le dessin ou l’écriture etc…

La grille contient 4 items et me permet de noter ce qui est important pour moi lorsque j’observe un enfant. Je note ce qui semble acquis, ce qui est encore à travailler, un centre d’intérêt, une présentation à faire ou encore un défaut de posture à corriger par exemple. Les prises de note sont chronologiques.

4) Quoi en faire?

J’utilise alors mes notes en complétant mon cahier journal (futures présentations à faire, une posture à corriger, un travail plus long à mettre en place sur une compétence particulière).

Cela m’aide à me souvenir de ce que je dois travailler avec cet élève ou du moins à y réfléchir lorsque je n’ai pas d’idées immédiates ou de solutions pour résoudre son problème.

Je range alors la fiche d’observation dans le dossier de l’élève pour y revenir pour un future RDV parent par exemple.

5) Observations individuelles ou collectives?

J’ai commencé l’année par des observations collectives qui m’ont permis d’identifier les points à approfondir pour la gestion d’ambiance. Je les ai trouvées très utiles pour revenir indirectement sur quelques bases avec certains enfants.

Puis, j’ai réalisé des observations plutôt individuelles pour des enfants qui posaient questions : ceux qui errent, ceux qui travaillent uniquement en binôme… avec un objectif particulier. Maintenant, j’observe les enfants individuellement en fonction des activités qu’ils ont choisi au moment de mon observation.

Je ne me fixe pas d’objectif particulier si ce n’est pour un futur rendez-vous parent, et j’établis un objectif si je décèle un problème particulier.

Les observations collectives sont à présent plus centrées sur l’évaluation de ma gestion de classe, sur l’utilisation des aires, les temps et les phases de travail des élèves etc… Elles sont plus utilisées sur une longue période pour comptabiliser les enfants en fonction de ce qu’on cherche à évaluer. Je n’ai pas encore réussi à les mettre en place. Je les vois plus comme un bilan sur une problématique de classe à la fin de chaque période par exemple, afin de voir l’évolution globale de la classe sur un sujet tout au long de l’année.

6) Les essentiels pour moi

Bilan de l’observation, il faut :

Poser le cadre avec les élèves et leur en expliquer le sens

Penser l’observation comme un outil d’aide à la connaissance de l’enfant mais aussi comme une activité d’apprentissage de l’autonomie individuelle et collective

Identifier les items importants pour moi pendant cette observation et créer mon outil

Mettre en place une habitude d’observation en étant régulier (c’est ce qui est encore difficile pour moi)

– Mettre en lumière sur le cahier journal les éléments à travailler

Trouver le temps de les travailler dans les jours qui suivent

Conclusion avec Maria Montessori : « Nous entrons dans un domaine noble, car nous suivons les premières étapes du chemin qui mène à la science et qui est le début de ce qui fera de nous des scientifiques. »

Je vois aujourd’hui l’observation comme un acte qui me permet d’avoir une connaissance encore plus précise de l’enfant sur des compétences non visibles (l’ordre, la concentration, la mémoire de travail…) et sur ses centres d’intérêts. Je pense qu’une observation régulière, assez longue, qui deviendra une routine me permettra d’entamer le chemin pour devenir « cette scientifique ».